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Connaitre les troubles anxieux

7 juin 2021

Près de 21% des adultes sont touchés par un trouble anxieux au cours de leur vie. Les femmes sont jusqu’à deux fois plus affectées que les hommes.
Il existe 6 sous-types de troubles anxieux. Nous allons les définir par la suite. La prise en charge en psychothérapie et par certains médicaments soulage la plupart des patients.

Origine des troubles anxieux

L’anxiété a une fonction adaptative dans l’évolution de l’espèce humaine. Elle apparait en réponse à un danger ou à un stress. Le fonctionnement de notre organisme se modifie alors, avec le plus souvent une accélération du rythme cardiaque, une hypervigilance, un arrêt de la pensée une augmentation de la transpiration et, parfois, des difficultés à respirer.
Face à une menace réelle, il est normal pour l’être humain de réagir avec de l’anxiété. C’est précisément ce qui le protège. Ce moment précède souvent la réaction qui va être une défense active, une fuite ou bien une inhibition de réponse. En temps normal, ces modifications disparaissent rapidement une fois le danger passé.
Le problème avec les troubles anxieux est que cette menace n’est pas réelle, mais les réactions somatiques et psychologiques sont bien réelles, lorsque ces réponses de stress se répètent dans la durée et deviennent trop intenses. Cela peut perturber le quotidien, entraîner des arrêts de travail et générer un sentiment permanent d’insécurité, on parle alors de trouble anxieux.
Certains individus ont une prédisposition génétique à l’activation des réponses d’anxiété et à la perception d’une menace. Le problème est la chronicité de l’anxiété. Cela va être favorisé par des biais dans le traitement de l’information : hypervigilance, tachycardie, arrêt de la pensée, catastrophisassions, intolérance à l’incertitude.

Les différents troubles anxieux

Il existe plusieurs types de troubles anxieux selon le DSM-V: l’anxiété généralisée, le trouble panique, les phobies spécifiques, l’agoraphobie, le trouble d’anxiété sociale et le trouble d’anxiété de séparation.

Leurs symptômes sont très variables d’une personne à l’autre. Ils ont, en général différentes dimensions :

  • Psychologiques : irritabilité, impulsivité, peur irrationnelle, difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles, incapacité à faire des projets, vision négative de l’avenir…
  • Physiques : troubles digestifs, douleurs, insomnies, fatigue, maux de tête, vertiges…
  • Comportementales : Selon le type de trouble, cela peut entrainer progressivement des comportements d’évitement du danger supposé : refus de se rendre dans certains lieux, d’effectuer certaines actions, de rencontrer les autres, de se relaxer, de se séparer …

Selon la Haute autorité de santé, 15% des adultes de 18 à 65 ans présentent des troubles anxieux sévères sur une année donnée, et 21% en présenteront au cours de leur vie. Déclinés par trouble, les chiffres sont respectivement de :

– 2,1% et 6% pour le trouble anxieux généralisé,
– 1,2% et 3% pour le trouble panique,
– 0,6% et 1,8% pour l’agoraphobie,
– 1,7% et 4,7% pour l’anxiété sociale,
– 4,7% et 11,6% pour la phobie spécifique.

Globalement, la fréquence est deux fois plus élevée chez la femme que chez l’homme.

Les troubles anxieux débutent majoritairement pendant l’enfance ou à l’adolescence. Plus les manifestations débutent tôt, plus la maladie risque d’être sévère par la suite. La conceptualisation actuelle de l’étiologie des troubles anxieux comprend une interaction de facteurs psychosociaux (vécu infantile, stress, traumatisme…) et une vulnérabilité génétique, qui se manifeste par des dysfonctionnements neurobiologiques et neuropsychologiques.
Concernant les facteurs psychologiques et/ou développementaux, plusieurs semblent favoriser l’apparition des troubles anxieux :

  • Des antécédents familiaux de troubles anxieux
  • Des évènements traumatisants
  • La consommation d’alcool ou de drogues
  • La prise de certains médicaments
  • L’existence d’autres problèmes médicaux ou psychiatriques

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L’anxiété généralisée

Le trouble anxieux généralisé se caractérise par un sentiment d’insécurité, une inquiétude permanente et excessive qui interfère avec les activités quotidiennes. Elle peut être accompagnée de symptômes physiques, tels qu’une agitation, de la nervosité, de la fatigue, des difficultés de concentration, des tensions musculaires ou des troubles du sommeil. Souvent, cette inquiétude est alimentée par des événements du quotidien tels que les responsabilités professionnelles, la santé de la famille ou des questions mineures relatives aux tâches ménagères ou domestiques (réparations de la voiture, prises de rendez-vous…)

Dans le trouble anxieux généralisé, l’inquiétude prend des proportions extrêmes. Le sujet n’accepte pas les incertitudes inévitables, qui font partie de la condition humaine. Cette attitude accentue les inquiétudes et l’anxiété et conduit à un désir exagéré de contrôle et de réassurance.

Le trouble panique

Ce trouble débute avec une crise de panique. Ces attaques consistent en la survenue brutale d’une peur intense, d’un sentiment de mort ou de catastrophe imminente et de perte de contrôle de soi. Elles durent généralement une trentaine de minutes avec une apogée de la crise de quelques minutes.
Lors d’une crise, plusieurs symptômes apparaissent : des palpitations, une accélération du rythme cardiaque, une transpiration, des tremblements, une sensation d’essoufflement ou d’étouffement, une douleur thoracique, un étourdissement ou une faiblesse, des frissons ou des bouffées de chaleur, des nausées ou des douleurs abdominales. Tout cela est accompagné de pensées catastrophistes. Ces symptômes sont parfois si importants qu’ils peuvent évoquer une crise cardiaque et entraîner une consultation aux urgences.
Ces attaques de panique peuvent être prévisibles et survenir en réponse à un événement redouté, à la prise de drogues ou à un sevrage.
Le trouble panique correspond à la répétition des attaques de panique ou à la crainte persistante de leur survenue pendant au moins un mois. Les patients sont inquiets par les implications de leurs attaques de panique, ce qui provoque fréquemment des modifications comportementales, cognitives et affectives.
A savoir que toute personne ayant déjà eu une crise de panique ne développera pas forcément un trouble panique.

L’agoraphobie

L’agoraphobie se définit comme une anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper, ou dans lesquels on pourrait ne pas trouver secours en cas d’attaque de panique. Il s’agit d’une anxiété inattendue, ou facilitée par des situations spécifiques. Par exemple, les patients ont peur de se retrouver seuls en dehors de leur domicile, d’être dans une foule, dans une file d’attente, sur un pont, dans un train, une voiture, ou un autobus, de paniquer et de ne pas recevoir d’aide nécessaire.

Les phobies spécifiques

Elles correspondent à des peurs irraisonnées, excessives et persistantes face à des situations ou des objets précis, comme une paire de ciseaux, des araignées, les insectes, l’obscurité, le fait d’être dans un ascenseur, dans un avion. Souvent, ces peurs provoquent une grande détresse qui entraîne des conduites d’évitement de ces objets ou situations.
Les phobies spécifiques situationnelles sont différentes de l’agoraphobie car le sujet n’a pas peur d’une attaque de panique dans la situation mais peur de la situation en elle-même. Les phobies sont très fréquentes dans la population générale mais ont généralement peu de conséquences sur la vie quotidienne. Elles deviennent pathologiques quand leur intensité et leur retentissement sont trop importants, et que les personnes concernées n’arrivent pas à les surmonter.

pointe du doigt

Le trouble d’anxiété sociale

L’anxiété sociale est liée à l’idée de ressentir une gêne, une humiliation, un rejet ou un mépris lors des interactions sociales. Elle se manifeste par la peur extrême de parler, de manger en public, de rencontrer des nouvelles personnes, ou même d’aller au supermarché… ainsi que par le fait de ressentir une grande angoisse, de rougir et d’avoir des tremblements lorsque ces situations ne peuvent pas être évitées. Les problèmes occasionnés sont quotidiens.

Le trouble d’anxiété de séparation

Les adultes et les enfants qui souffrent d’anxiété de séparation ont peur d’être séparé de la personne dont ils sont le plus proches. Ils craignent constamment de la perdre, sont réticents à s’en éloigner, refusent de sortir ou de dormir loin de chez eux ou sans cette personne, font des cauchemars à ce sujet. Ce trouble est associé à des symptômes physiques de détresse qui se développent souvent dans l’enfance, mais peuvent persister à l’âge adulte.

Autres troubles

L’anxiété est fréquemment corrélée à des symptômes dépressifs. Plusieurs études ont montré que chacune de ces deux pathologies est prédictrice de l’autre et que leur association augmente le risque de chronicité. On parle de symptômes anxio-dépressifs.
Le risque d’addictions est aussi augmenté chez les personnes qui souffrent de troubles anxieux, notamment celui d’addiction au tabac ou à l’alcool. Cette association s’explique sur le plan psychologique par la recherche de substances apaisantes, pour contrebalancer les effets de l’anxiété, mais les scientifiques n’écartent pas l’existence de mécanismes physiopathologiques communs.
Les personnes atteintes d’épilepsie présentent aussi un risque accru d’anxiété : jusqu’à 40% des patients épileptiques seraient concernés.

Une prise en charge qui diminue les symptômes

Une bonne hygiène de vie (rythmes réguliers, sommeil, alimentation équilibrée, activité physique…) est le traitement de première intention des troubles anxieux. Mais si l’anxiété peut être canalisée par une activité physique intense et des activités créatives, ce n’est malheureusement pas souvent suffisant. Une prise en charge thérapeutique s’impose alors.
Cette prise en charge est destinée à diminuer les symptômes et améliorer le fonctionnement psychologique et social du patient. Elle est du domaine du médecin traitant, en coopération avec un psychiatre et/ou un psychologue si nécessaire. Bien que chaque trouble anxieux ait des caractéristiques spécifiques, la plupart des patients répondent bien à deux types de traitements : la psychothérapie et les médicaments. Ces traitements peuvent être administrés seuls ou en association.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC), psychothérapie qui a fait ses preuves dans le traitement des troubles anxieux, permet au patient d’apprendre à gérer son anxiété en modifiant ses pensées, ses peurs et ses croyances grâce à des expositions progressives aux situations qu’il juge angoissantes, et ce dans un contexte sécurisé.

Le traitement des troubles anxieux permet de soulager la plupart des patients, cependant il ne les guérît que rarement. Il y a un grand risque de rechute pour ces troubles. Pour progresser dans leur prise en charge, il est donc essentiel d’avoir une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans leur survenue, et de mieux comprendre leur association avec différentes comorbidités psychiques ou somatiques.

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Conclusions

Pour résumer une personne souffre de troubles anxieux lorsqu’elle ressent une anxiété forte et durable sans lien avec un danger ou une menace réelle, ce qui perturbe son fonctionnement normal et ses activités quotidiennes.

Il convient de consulter dès lors qu’on ressent un état d’anxiété excessif au regard de la situation vécue, qui entraîne des symptômes psychiques et physiques de type fatigue, agitation, irritabilité, sueurs, nausées, sensation de boule dans la gorge, tremblements, contractions musculaires, douleurs musculaires, maux de tête… et altèrent durablement ses activités quotidiennes, ses relations aux autres tout en créant une souffrance psychologique.

Avant d’envisager la prise en charge d’un trouble anxieux, une attention particulière doit systématiquement cibler la question des diagnostics différentiels (possibilité que l’anxiété soit causée par autre chose). C’est pourquoi ils doivent être pris en charge par un professionnel de santé formé à repérer les différents troubles et qui peut vous réorienter le cas échéant (médecin généraliste, psychiatre ou psychologue). Si vous vous sentez concerné par ces troubles et souhaitez aller mieux, je propose des prises en charge en Thérapie Cognitivo-Comportementale et suis en cours de formation à l’AFTCC.  Vous pouvez trouver sur mon site l’ensemble des informations pour prendre rendez-vous avec moi.

Sources :